Editorial J81

Cher Ami,

 

« Etre ou ne pas être… un homme » pourrait-on dire pour paraphraser quelqu’un de célèbre.

Nous voici d’emblée devant la question, la plus importante selon mon itinéraire personnel, que nous ayions à nous poser : Qu’est-ce donc qu’un homme ?

Si c’est la créature d’un être supérieur, façonnée de surcroît à son image, le débat est clos. Nous n’avons aucun mérite à être ce que nous sommes et nous ne méritons aucune critique à faire ce que nous faisons puisque la  destinée de toute notre lignée était programmée et que nous ne disposons d’aucun levier de commande.

Regardons autour de nous… avec objectivité !

Peut-être nous sommes-nous trompés de nom quand nous l’ (les) avons cité(s), peut-être s’appelait-il Machiavel… Et quel est alors son plan ?

Mais laissons là cette option. Chacune, chacun va avec sa sensibilité et il est juste que chez nous tout au moins, la liberté de pensée et de conviction soit respectée. Considérons donc les trois lignes précédentes comme une digression de ma part dont je te demande de m’excuser.

Une autre définition émane de la théorie de l’évolution de Charles Darwin.

Dans cette version qui m’apparaît comme « bien plus réaliste » (Tudieu ! Encore une digression). Nous serions le résultat tout à fait provisoire d’une série impressionnante d’adaptations qui conduiraient de la cellule initiale, primitive vers des états physiques et de conscience de plus en plus complexes.

Ce voyage à travers la complexification nous aurait, nous les hommes, privilégiés puisque nous occuperions, du moins pour l’instant, le sommet d’une pyramide que nous avons d’ailleurs inventée nous-mêmes par anthropocentrisme sans doute, celle de l’évolution.

La première réflexion qui vient à l’esprit, (si nous avons besoin d’une  image, regardons la au moins « sous toutes ses coutures » est que le sommet en pointe de cette pyramide constitue la position la plus inconfortable et la plus instable qui soit, considération qui devrait nous inciter à plus d’humilité.

Nous nous sommes en effet complexifiés à tel point que notre intelligence (conséquence du développement de notre cerveau biologique, restons modestes) nous permet aujourd’hui d’exploiter et de détruire à notre guise tout ce qui ne nous paraît pas intéressant dans l’instant.

A l’inverse de la première définition, nous les hommes, détenons une bonne part des leviers de commandes… et nous en avons la responsabilité vis-à-vis de tout ce qui nous entoure.

Si comme supposé, nous sommes de la même essence et que la place que nous occupons n’est qu’une question de degré, en tant qu’humains (surtout nantis), nous héritons d’un devoir supplémentaire de solidarité, ne fut-ce  que celui de penser à toutes celles, à tous ceux qui sur cette petite planète ne bénéficient pas des mêmes privilèges que nous .

Voilà mon Ami, j’arrête ici mon travail d’ « empêcheur de dormir en rond » mes amis chroniqueurs m’en voudraient peut-être d’occuper trop de place… et ils auraient peut-être bien raison.

 

Bien à toi mon Ami

Francis

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