L’espoir et l’absence d’espoir

                                                                                                     

Chère Amie et Ami,

Il y a quelques jours, André Comte Sponville, philosophe, s’exprimait sur les ondes, et les pensées et réflexions qu’il développait m’ont, comme d’habitude, interpellé.

Je n’ai pas pu suivre l’ensemble de son exposé mais je me souviens qu’il évoquait l’espoir et l’absence d’espoir, et leurs conséquences sur les réactions de celui ou celle qui les ressent.

Ainsi tronqué par mon arrivée tardive, le discours devenait incomplet et le point crucial fut pour moi, le sens que l’on peut donner à « l’ absence d’ espoir » si on le compare au « désespoir »

On comprend facilement que le « désespoir » suppose un renoncement plus ou moins définitif, un regret, le sentiment d’avoir été inapte… et agit sur l’état moral de l’individu.

La chose est dite et un retour en arrière n’est pas envisageable.

L’espoir, lui, semble un peu se suffire à lui-même et s’il paraît lui aussi, un peu définitif, c’est bien dans l’autre sens.

Il ne demande aucun travail, aucun effort et semble déjà évoquer une chose acquise si ce n’est une question de temps et éventuellement de patience.

L’absence d’espoir quant à lui, n’aurait rien à voir avec le désespoir. Rien que d’évoquer le mot, laisse entendre une forme de potentialité, le possible aboutissement d’un désir qui n’est pas encore présent… peut-être même une indifférence provisoire à la chose qui pourrait devenir désirée dans l’avenir.

On pourrait donc considérer qu’une absence d’espoir est un état latent qui attend un changement.

L’espoir ne concernant plus qu’une chose que l’on peut déjà presque considérer comme acquise, l’absence d’espoir suppose qu’un travail soit effectué en vue de rendre la réussite… « espérable »

Ainsi est la Laïcité… « espérable » pour autant qu’un travail sur des valeurs que nous considérons comme essentielles soit réalisé.

Tu  comprendras sans doute qu’il ne s’agit que d’une réflexion empreinte d’humilité.

Chère Amie, cher Ami, je vous remercie de m’avoir lu

                                                               Francis.