Editorial J66

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Cher Amie, Cher Ami,

 

 

Est-ce seulement la fin d’une année qui s’achève ou l’augure d’une autre qui va commencer, ces soirs que l’on nomme « Réveillons » nous invitent à la fête, voire à une certaine célébration.

Pour les croyants, il y a la nuit de Noël qu’ils désignent comme le jour anniversaire du messie, celui qu’ils ont attendu si longtemps (1) , Jésus.

Celui-ci, envoyé par le créateur, son père, descend  donc par le chemin le plus court, d’un hypothétique paradis, terme générique désignant le lieu de félicité éternelle que seuls connaîtront, ceux qui auront vécu tous les instants de leur vie en respectant scrupuleusement, des lois que Dieu (donc son père) n’a jamais écrites (on peut le parier)  mais que certains usurpateurs se mirent en devoir de promulguer à sa place.

Sa mission : venir racheter au prix de nombreuses souffrances endurées par lui et imposées à la pauvre Marie, sa maman,  les péchés de tous les hommes. Vaste programme !

A la lecture de l’ancien testament, on se rendra compte de l’ampleur de la tâche que son père attendait de lui,  après avoir lui-même raté son œuvre en faisant de ses créatures, d’affreux pécheurs.

Quoi qu’il en soit, il convient pour eux, de considérer cet instant comme le début d’une nouvelle ère et dont il faut alors,  célébrer chaque anniversaire.

Pour les non-adhérents à la théorie décrite (2),  les laïques par exemple, ce moment particulier de l’année marque le point le plus bas de la lumière, le jour le plus court, la nuit la plus longue, c’est le solstice d’hiver.

C’est surtout, pour nous qui avons compris que rien ne peut exister sans son contraire, l’instant qu’il nous faut considérer comme celui d’un nouveau départ, d’un nouveau cycle, une nouvelle montée progressive vers la pleine lumière de l’été.

La ronde des saisons avec le printemps qui conduit à l’apogée du soleil au solstice de juin et puis l’ affaiblissement de sa lumière qui ne cessera qu’au jour le plus court nous est connue et donne un sens à la vie de celles et ceux qui veulent bien réfléchir sur eux-mêmes.

« Le moment est particulièrement propice à une bonne confession »  ai-je entendu sur les ondes liégeoises.

Et pourquoi pas ? Mis à part le vocable, n’est-pas là une sorte d’inventaire des bonnes ou des mauvaises initiatives prises dans le courant de l’année écoulée et une leçon à retenir pour celle qui s’annonce ?

Tout serait ainsi pour le mieux dans le meilleur des mondes si la dite « confession » ne consistait à livrer les détails de son bilan à un…  « intermédiaire » qui justement les jugera en fonction des lois arbitraires évoquées plus haut.

Nous aussi, laïques que nous sommes, pouvons profiter de ce moment pour élaborer notre bilan.  Nous appellerons cela « Introspection »

Nous aussi, nous le présenterons à une autorité… mais celle-là, nous l’aurons choisie librement, sans intercesseur, sans fuir nos responsabilités, sans attendre quelque clémence que ce soit.

Nous irons la chercher où elle a le plus de chances de se trouver.

Dans notre for intérieur, siège le plus implacable, le plus juste et le plus efficace de tous les juges.

Prenons simplement un miroir et ayons le courage de regarder avec les yeux les moins accommodants que nous pourrons,  l’image qu’il nous renvoie.

Nous entamerons alors avec courage et détermination, une année d’hommes, de femmes, libres, responsables et solidaires.

Bien à toi

                                                                                  Francis.

 

(1)    En fait, pendant tout l’ancien testament

(2)   C’est à dessein que je ne dis pas « croyants » puisque je reconnais à chacun, la liberté de ses convictions intimes